Immigration et identité nationale

L'addition de ces deux mots avait provoqué des réactions sulfureuses aussi bien à gauche qu'à droite. Le 18 mai dernier, au jour de l'instauration du nouveau gouvernement, huit éminents historiens et démographes de la CNHI (Cité nationale pour l'histoire de l'immigration) ont démissionné en jugeant " inacceptable " la création du ministère chargé de mêler ces deux questions. Rappelons pour mémoire que la Cité nationale pour l'histoire de l'immigration sera ouverte au public par étapes successives à la Porte Dorée. Elle a été voulue au lendemain de l'élection présidentielle de 2002, après que les Français aient massivement rejeté l'idéologie xénophobe du candidat d'extrême-droite. Les démissionnaires, spécialistes de l'humanité, s'émeuvent des postulats qu'autorise le rapprochement des deux mots au regard de notre histoire collective.
Lors de la mise en place de ce ministère, deux mots ont été ajoutés à l'intitulé initial : intégration et codéveloppement. Espérons simplement que cet attelage terminologique ne se perde pas en chemin en empruntant des voies périlleuses. La Ligue de l'enseignement, attachée à l'expression citoyenne et aux fondamentaux républicains, rappelle qu'elle a mené une réflexion sur le sujet de l'immigration cristallisée en huit propositions (qui sont disponibles sur son site internet).
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