6/30/2007

Comment faire société ?

La Ligue de l'enseignement tient son 93e Congrès à la Cité des Sciences de la Villette à Paris, du 28 au 30 juin. Ce Congrès sera suivi de son Assemblée générale les 30 juin et 1er juillet.

En ouverture, M. Jean-Michel Ducomte, président de la Ligue, M. Bertrand Delanoë, Maire de Paris, M. Xavier Darcos, Ministre de l'Education nationale, et M. Abdou Diouf, Secrétaire général de l'Organisation mondiale de la Francophonie, évoqueront la question de congrès. 20 ateliers de débats et de réflexions, et trois tables rondes rythmeront ces journées : " Individualismes, communautés et destin commun, comment faire société ? ", " la Fraternité pour faire société ? " et " imaginer d'autres voies pour faire société ", ce dernier atelier accueillera Mme Christiane Taubira qui aura certainement l'occasion de conjuguer les thèmes de la république et de la diversité.

Ce Congrès marque une nouvelle étape de la Ligue de l'enseignement, première coordination associative française, sur la voie de son développement.

6/22/2007

Nouvelle page gouvernementale

Il ressort des dernières élections législatives une assemblée toujours peu représentative de la diversité de la population française et dont la part féminine place la France dans le peloton de queue des nations. On est encore loin du compte, à tous les niveaux. Néanmoins le pouvoir exécutif peut désormais s'appuyer sur une majorité parlementaire légitimement issue des urnes.

Nous prenons acte de la mise en place du nouveau gouvernement qui, lui, intègre la diversité, la jeunesse et les minorités visibles. La Ligue de l'enseignement ne peut que s'en satisfaire. En dépit de cet état de fait qui, nous l'espérons, n'est pas qu'un affichage, la Ligue s'inquiète que la trace de la vie associative et de l'économie sociale ait été perdue dans la recomposition gouvernementale.

Face à cette nouvelle donne politique où le pouvoir exécutif est central, la Ligue de l'enseignement dont la mission intrinsèque est d'éduquer le citoyen à devenir un acteur éclairé et indépendant, prône une refondation démocratique fondée sur le renouveau de la place du citoyen. En articulation avec la démocratie représentative, le citoyen doit pouvoir avoir les moyens d'évaluation et de contrôle des politiques publiques. Il doit pouvoir mieux s'engager dans le débat et dans l'action, sans être tenu à l'écart, sinon comment s'étonner qu'il ne réagisse qu'à l'aune de ses seuls intérêts individuels ?

Les prochaines municipales et cantonales de mars 2008 doivent être l'occasion de manifester la prise en compte de cette participation du citoyen. Une meilleure représentation sociale et culturelle et une plus grande part du dialogue civil doivent aussi être possibles.

6/17/2007

Démocratie : quand l'embellie cache un mal profond

Avec un taux de participation très élevé à la présidentielle, la démocratie française prétendue bout de souffle, aurait retrouvé d'un coup toutes ses couleurs ! Las, l'embellie fut de courte durée, et le premier tour des législatives montre que les Français n'ont plus envie qu'on leur raconte des histoires ! Ils ont compris qu'une convocation régulière aux urnes ne suffit pas à faire vivre la démocratie. Ils savent qu'aujourd'hui le pouvoir est à l'Elysée pour 5 ans ! Aussi, on aurait tort de croire que l'abstention marque un désintérêt de la chose publique. C'est plutôt une indignation profonde, voire une sourde colère devant l'injustice faite à l'électeur selon que sa voix comptera ou ne comptera pas, qu'il sera représenté ou non, que son point de vue sera pris en compte ou ignoré. Comment expliquer l'incapacité des gouvernants qui se sont succédés depuis 20 ans à rendre juste et représentatif un système dépassé qui ne fait honneur ni à la patrie des Droits de l'Homme et du Citoyen, ni au concept d'égalité inscrit au fronton de notre République. Egalité, quand 27.000 électeurs d'une circonscription (2e de Lozère) sont représentés par un élu alors que 140.000 autres (5e de Haute-Garonne) ont droit, eux aussi, à un unique représentant ? Egalité, quand un courant politique obtient 40% des voix et s'accapare 80% des sièges ? Quand la démocratie représentative fonctionne sur de telles bases (sans évoquer d'autres défauts bien connus dont elle a du mal à se corriger), elle ne peut, hélas, qu'être battue en brèche. La Ligue de l'enseignement poursuivra donc, inlassablement, son travail de terrain pour l'Education et l'engagement civique, et elle étudiera, avec d'autres, les moyens à mettre en œuvre pour que, dans ce domaine sensible de la démocratie politique, la dignité des citoyens soit restaurée par la capacité enfin donnée au système électoral de les représenter, à égalité, dans leurs diversités.

6/08/2007

La société civile et l'Union européenne

Le groupe de contact de la société civile (dont est membre La plateforme de la société civile pour l'Education tout au long de la vie (EUCIS- LLL)) ne souhaite pas être absent du chantier de révision du traité de constitution européenne. Le groupe de contact attaché par nature à la prise en compte des questions des citoyens, déplore que d'importantes dispositions du projet initial puissent être perdues alors que, au contraire, un projet cohérent doit permettre de répondre aux défis communs qu'auront à affronter les états-membres à l'intérieur et à l'extérieur des frontières européennes.
Le groupe de contact invite en particulier le Conseil européen à maintenir les points suivants : la charte des droits fondamentaux ; certaines composantes clés de la partie III en matière d'environnement, d'énergie, de clauses sociales et de politique de développement ; le principe de démocratie participative (à la base des activités du groupe) et l'extension du vote à la majorité qualifiée, essentielle pour le fonctionnement d'une Europe à 27.
Par ailleurs, le groupe de contact préconise une participation accrue de la société civile dans les processus de décision européens et la mise en place de lieux d'échanges entre société civile et états-membres au travers de sites internet dédiés.
La société civile porte la voix des citoyens européens qui s'engagent et souhaitent participer à la vie collective. Il est important de soutenir les efforts d'une grande variété de ces acteurs dans leur démarche de renforcement de la démocratie dans l'Union européenne.

6/04/2007

Agir pour la République

1. Favoriser le renouveau de la citoyenneté par une dynamique nouvelle de la vie associative et de l’éducation populaire
La démocratie exige aujourd’hui une plus large intervention des citoyens. Il faut renouveler et revivifier la démocratie représentative et l’élargir par une véritable démocratie participative qui permette aux citoyens, au sein d’une société civile construite, d’être associés à l’élaboration des politiques publiques, à leur mise en oeuvre et à leur évaluation.

Comme le dialogue social, le dialogue civil doit être « institutionnalisé » par des engagements réciproques entre les pouvoirs publics et les associations fédérées. La promotion et la valorisation de nouvelles formes de coopération entre l’État, les collectivités territoriales et les réseaux associatifs doivent permettre l’apport de la dynamique associative au développement local et aux programmes publics, au-delà des seules procédures de marché public ou de délégation de service public qui risquent de banaliser la contribution associative.
Les associations, identifiées comme des lieux d’apprentissage et d’expression de la citoyenneté, doivent être reconnues comme un atout, une source d’innovations et de renouvellement dans notre société. Pour cela, l’engagement associatif, la participation bénévole au service de l’intérêt général et l’exercice d’un volontariat clairement défini doivent être réellement valorisés. La formation des responsables associatifs et une éducation populaire renouvelée doivent permettre, non seulement la pratique d’activités de loisirs éducatifs, culturels et sportifs, mais aussi l’intervention des citoyens, la défense des droits,l’insertion sociale et la solidarité.

L’engagement des jeunes, qui peut prendre des formes diverses, doit être facilité pour que la jeunesse apparaisse plus volontiers comme source d’espoir que comme une menace. La création progressive d’un service civique universel permettra de valoriser la citoyenneté, d’exercer une responsabilité d’utilité sociale et d’inventer, dans la diversité de notre
société des relations nouvelles à travers des valeurs partagées.

Les conditions de production, de diffusion et d’appropriation de l’information et de la communication, sont déterminantes pour la nature du « vivre ensemble ». Un espace public de la communication, garant de l’indépendance de l’information des citoyens, doit être imaginé et préservé, afin que chacun puisse y être associé comme usager et producteur.

À l’heure où Internet joue un rôle grandissant, l’accès aux technologies de l’information et de la communication doit être facilité et généralisé sur tous les territoires.

6/02/2007

Services d'intérêt général et démocratie européenne

La Ligue prend position


Solidar est un réseau européen indépendant d'organisations non-gouvernementales (ONG) engagées dans l'action sociale, la solidarité internationale, la formation et l'éducation tout au long de la vie, et dont le bureau est actuellement présidé par Jean-marc Roirant, Secrétaire général de la Ligue de l'enseignement. Comme membre de la plate-forme sociale européenne, Solidar milite activement pour inclure la notion de services sociaux, éducatifs et de santé dans le champ de définition des services d'intérêt général européen actuellement à l'étude. Or, si la Commission des affaires sociales s'est montré réservée sur cette approche, le Parlement européen vient d'abonder dans le sens de Solidar et des autres experts sur la même ligne. Le 23 mai dernier, par 514 voix contre 132, le Parlement a adopté une résolution sur les services de santé que la Commission européenne devra prendre en compte d'ici à la fin de l'année et qui contribuera à établir une politique de santé européenne plus solide pour les citoyens européens. Cette première pierre posée dans le domaine des affaires sociales contribue favorablement à corriger la perception d'une Europe cédant trop facilement à ses penchants libéraux. A tort, à raison ? Le parlement européen vient en tout cas de démontrer qu'il est capable de se prononcer à une forte majorité en faveur de ces questions sociales.