6/17/2007

Démocratie : quand l'embellie cache un mal profond

Avec un taux de participation très élevé à la présidentielle, la démocratie française prétendue bout de souffle, aurait retrouvé d'un coup toutes ses couleurs ! Las, l'embellie fut de courte durée, et le premier tour des législatives montre que les Français n'ont plus envie qu'on leur raconte des histoires ! Ils ont compris qu'une convocation régulière aux urnes ne suffit pas à faire vivre la démocratie. Ils savent qu'aujourd'hui le pouvoir est à l'Elysée pour 5 ans ! Aussi, on aurait tort de croire que l'abstention marque un désintérêt de la chose publique. C'est plutôt une indignation profonde, voire une sourde colère devant l'injustice faite à l'électeur selon que sa voix comptera ou ne comptera pas, qu'il sera représenté ou non, que son point de vue sera pris en compte ou ignoré. Comment expliquer l'incapacité des gouvernants qui se sont succédés depuis 20 ans à rendre juste et représentatif un système dépassé qui ne fait honneur ni à la patrie des Droits de l'Homme et du Citoyen, ni au concept d'égalité inscrit au fronton de notre République. Egalité, quand 27.000 électeurs d'une circonscription (2e de Lozère) sont représentés par un élu alors que 140.000 autres (5e de Haute-Garonne) ont droit, eux aussi, à un unique représentant ? Egalité, quand un courant politique obtient 40% des voix et s'accapare 80% des sièges ? Quand la démocratie représentative fonctionne sur de telles bases (sans évoquer d'autres défauts bien connus dont elle a du mal à se corriger), elle ne peut, hélas, qu'être battue en brèche. La Ligue de l'enseignement poursuivra donc, inlassablement, son travail de terrain pour l'Education et l'engagement civique, et elle étudiera, avec d'autres, les moyens à mettre en œuvre pour que, dans ce domaine sensible de la démocratie politique, la dignité des citoyens soit restaurée par la capacité enfin donnée au système électoral de les représenter, à égalité, dans leurs diversités.

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